Toute personne venant d'un pays développé à Mumbaï ne peut pas manquer d'être frappé, ou au moins interpellé par les différences de niveau de vie entre les habitants de la ville.
Je sais pas si vous connaissez le texte qui donne des statistiques sur le monde entier ramené à un village de 100 personnes...

Pour ceux qui ne connaissent pas ce texte, je le copie ici :

Le monde entier est un village global. Imaginons un instant que ce village soit composé de 100 habitants, il y aurait :


Il y aurait également 51 femmes, et 49 hommes.


On compterait 50 jeunes de moins de 25 ans.


20 personnes (uniquement des hommes), possèderaient 80% du village et de ses richesses. 1 femme seulement possèderait sa propre terre.
Entre 5 et 6 femmes auraient subi un viol.


42 personnes ne boiraient jamais d'eau potable.


50 personnes vivraient au sein même du petit village, 50 autres seraient éparpillés aux alentours.


33 habitants vivraient une situation de conflit armé, dont 23 seraient des femmes.


5 hommes et 1 femme seraient militaires, policiers, ou gendarmes.


5 enfants travailleraient dans des conditions d'esclavage et 1 petite fille serait employée de maison sans être rémunérée.


60 personnes sauraient lire, écrire et compter. 40 seraient des hommes.


50 habitants pourraient avoir accès aux soins de santé.


20 personnes auraient accès à un ordinateur, dont 15 connectées à un réseau de type internet.


1 personne serait considérée comme riche, c'est à dire possèdant plus de richesses que nécessaire pour assouvir ses propres besoins et ceux de sa famille. Elle possèderait à elle seule 50% du village et de ses richesses.


80 personnes auraient une religion, dont 40 seraient forcées de la pratiquer (sous la contrainte ou de par la coutume), et 20 autres ne la pratiqueraient pas. En outre, 5 personnes la pratiqueraient malgré des risques pour leur survie.


La bibliothèque du village ne serait accessible qu'à 24 personnes, les autres en seraient interdites. Le cinéma serait visité chaque semaine par 1 personne, toujours la même.


L'électricité serait coupée environ 50% du temps, faute de moyens. 30 personnes gaspilleraient 90% des ressources naturelles et énergétiques du village.


5 personnes seraient déjà parties en vacances. On prévoirait que 10 personnes au total le feraient d'ici 5 ans.



[texte provenant de populationdata.net, sous licence creative commons]

 

Eh bien en arrivant à Mumbaï, j'ai tout de suite repensé à ce texte.En vivant en Europe, on est habitué à voir que des gens relativement aisés, et pour beaucoup, on se considère dans "la classe moyenne".Ici, j'ai pris une peu plus conscience à quel point on fait parti du très faible pourcentage des gens les plus favorisés de la planète.On commence par remarquer certains faits :

[photo]Puis on se rend compte de l'échelonnage des prix. Mumbaï est la ville la plus chére d'Inde, et il est tout à fait possible d'y manger à sa faim tout les jours pour 50 roupies, soit un peu moins d'un euro.

[photo]

Ensuite, on peut faire quelques petits calculs intéressants.

Pour mon matériel photo, à la louche, j'ai dépensé environ 2000€. J'aurai pu nourrir quelqu'un à Mumbaï pendant cinq ans et demi, avec ça... Et le prix du matériel photo est aussi cher ici qu'en Europe ! :sick: Il en est de même pour tout ce qui est plus du domaine du confort que du nécessaire (genre informatique, éléctronique, hifi, etc...)

Posséder un appareil photo reflex est donc un luxe que très peu d'indiens peuvent s'offrir. Et je pense qu'on peut dire que l'inde, avec son milliard d'habitant, est assez représentatif du niveau de vie dans le monde.

[photo]Donc en bref, il est aussi difficile pour la majorité des gens sur terre de s'acheter mon matos photo, que pour moi de m'acheter un petit appartement à Grenoble.

Mais parlons plutôt de mes dépenses en Inde.

Ma chambre d'hôtel au "Renaissance" coute 8500 roupies par nuit.

En une nuit, je pourrai faire vivre quelqu'un pendant trois mois.

[photo]Autre chiffre : à l'hôtel, le soir, ce que je mange coute juste 30 à 40 fois plus cher que ce que je mange à midi au resto d'entreprise... qui n'est pas subventionné.

Cela dit en passant, c'est justement à cause de ces différences de prix que l'on fait de l'offshore en Inde.

Ca compense un peu le malaise produit par le fait de se sentir anormalement riche : en venant ici, on permet à un certain nombre de gens de travailler.

En Inde, le smic n'existe pas. Et heureusement ! Il y a un plein de petits emplois plus ou moins utiles de partout qui permettent au gens de vivre. Par exemple : plein de gens employés à temps plein à faire le ménage, des portiers partout, des chauffeurs, et mêmes des gens assis sur des chaises dans les ascenseurs, payés à appuyer sur les boutons.

Concrétement, Notre chauffeur pour aller à Goa nous a couté.. 200 roupies par jour, soit environ 3 euros. :mr_mat: Bien sur, à Goa, le chauffeur en question vivait dans la voiture...

Bref, tout ceci ne nous apprend rien, mais c'est toujours un peu différent de le constater réellement que de l'entendre dire.

Je ne dirai plus que je suis dans la "classe moyenne" de la population...

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